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Nouvelles et Événements

Savoie, France- 25.07.10

Les bijoutiers d’Ath-Yenni. La construction d’une attractivité territoriale sur les savoir-faire artisanaux ancestraux (aux Editions ACHAB)

Le pays amorce sa réouverture, la sécurité revient pas à pas et les touristes seront bientôt de retour en Algérie. La valorisation des patrimoines culturel, naturel et artisanal est alors nécessaire. Nécessité dont le monde associatif (je pense à l’association culturelle Tigejdit pour la poterie kabyle par exemple) et plus récemment les pouvoirs publics ont bien compris l’intérêt (fonds de promotion, exonérations fiscales, mise en place de l’approche Nucleus…).

La Kabylie est  riche de sa culture et de ses savoir-faire véritablement ancrés dans le territoire (bijouterie, poterie, tissage…). Si j’ai choisi de travailler spécifiquement sur la Kabylie c’est que pour des raisons personnelles je viens régulièrement dans cette région dans laquelle j’ai des attaches. J’ai d’ailleurs déjà travaillé sur le thème de la relance de l’artisanat en Algérie, et en Kabylie en particulier, en étudiant la mise en place de l’approche Nucleus.

Le livret d’étude intitulé « Les bijoutiers d’Ath-Yenni. La construction d’une attractivité territoriale sur les savoir-faire artisanaux ancestraux » publié aux Éditions Achab s’inscrit dans la continuité de ces travaux. Les questions soulevées dans cette recherche sont essentiellement : Comment valoriser le patrimoine ? Comment structurer les acteurs du territoire ? Comment remettre l’artisan, son savoir-faire et sa créativité  au cœur d’un processus de développement systémique ?

Le territoire que j’ai choisi, point de départ de cette recherche, est celui des Ath-Yenni car il est chargé d’histoire, riche de ses paysages et des savoir-faire ancestraux des bijoutiers qui en firent la renommée et la fortune. D’autre part, l’objet bijou en lui-même est très intéressant puisqu’il a un fort contenu symbolique (motifs, couleurs), il est une réserve de valeur et il se transmet de génération en génération entre les femmes.

Pour réaliser ce travail, nous avons à la fois mobilisé les outils théoriques traditionnels du développement territorial et du capital social, car les facteurs sociaux (échanges informels, structures des réseaux sociaux, pratiques solidaires, Nucleus, etc.) influent sur le développement territorial, et  effectué un travail de terrain en allant à la rencontre des artisans ou des acteurs du territoire.   Certains artisans bijoutiers ont même eu la gentillesse de répondre à un questionnaire, ce qui n’est pas forcément naturel dans les sociétés à forte tradition ; qu’ils en soient remerciés.

Sur les 14 artisans qui ont répondu au questionnaire, 6 ont encore leur entreprise localisée dans la commune de Beni-Yenni (Ath Lahcen, Tigzirt ou Agouni Ahmed) et 11 déclarent avoir une origine familiale dans cette commune (en majorité Ath-Lahcen). Si nous sommes tout à fait conscients que la taille de l’échantillon d’artisans sur lequel nous avons travaillé est réduite, il n’en reste pas moins que leurs réponses nous apportent des indications précieuses sur les problèmes qu’ils rencontrent : approvisionnement en matières premières, écoulement de la marchandise… Mais faire un constat n’étant pas suffisant nous les avons également interrogé sur les solutions envisageables pour les aider. Nos conclusions tiennent compte de l’ensemble des idées, remarques… qui nous ont été faites et nous espérons ne pas les avoir  trahies.

Un certain nombre de propositions d’action concluent cette étude : certification des bijoux traditionnels, ouverture de la fête du bijou aux artisans bijoutiers de toute la Wilaya, structuration d’une organisation professionnelle performante, circuits touristiques… La « route du bijou » ou la « route des savoir-faire » (dont nous ébauchons un tracé partant de Tizi-Ouzou) doivent bien évidemment être considérées comme des pistes possibles pouvant donner matière à discussion aux acteurs du territoire et être  affinées. Le rôle de l’universitaire n’est que d’analyser une situation de la manière la plus objective possible.

Ce qui est certain c’est que la Kabylie dispose d’atouts considérables qui sont valorisables, dont l’hospitalité extraordinaire de ses habitants. Attention cependant, il ne faut pas oublier qu’il existe également des risques d’impacts socioculturels négatifs du tourisme : l’érosion des identités et des valeurs autochtones, les chocs des cultures, les conflits pour l’usage des ressources…

Cécile Perret (Maître de conférences, IREGE, Université de Savoie)